L’initiative populaire « Pour une Suisse engagée (initiative Service-Citoyen) » exige que tous les citoyens accomplissent un service en faveur de la collectivité et de l’environnement. Peu importe que ce service soit effectué dans l’armée, dans le domaine de l’aide sociale ou pour la protection du climat – le domaine d’activité est totalement libre. De facto, cela entraînerait le recrutement d’un plus grand nombre de personnes, mais en raison de la diversité des domaines d’intervention, beaucoup moins de personnes seraient disponibles pour assurer notre sécurité. Ce sont les contribuables qui en paieraient le prix.
Non à l’affaiblissement de notre armée et de notre sécurité
L’armée est essentielle pour la protection et l’indépendance de la Suisse. Pour être opérationnelle, elle a besoin d’effectifs fiables. Ceux-ci sont aujourd’hui garantis par le service militaire obligatoire. Si, en plus du service militaire, il est possible d’effectuer n’importe quelle mission dans le domaine de l’aide sociale ou de la protection du climat, les effectifs de notre armée ne peuvent plus être garantis. Notre sécurité n’est pas un terrain de jeu où l’on peut fournir n’importe quel service ou mener des expériences avec notre système de milice. Le Conseil fédéral et le Parlement rejettent donc clairement cette initiative.
Non au travail forcé
Le système de milice et le service militaire obligatoire sont des principes fondamentaux éprouvés de la défense nationale suisse. L’initiative oblige tous les citoyens, sans distinction et sur l’ensemble du territoire, à accomplir des services obligatoires, même pendant leur formation ou leur entrée dans la vie professionnelle. Il s’agit là d’une atteinte disproportionnée à la liberté individuelle qui contredit à la fois l’interdiction du travail forcé et notre système de milice – la valeur du travail bénévole est perdue. Si tout le monde effectue un service quelconque, le travail incombe aux collaborateurs restants, ce qui augmente la pression sur ces derniers.
Non à la charge pour l’économie et les cantons
Aujourd’hui déjà, de nombreux secteurs sont confrontés à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et à une surcharge de travail. L’obligation de service civique aggraverait encore considérablement la situation : chaque année, deux fois plus de travailleurs seraient retirés du marché du travail qu’aujourd’hui. Les personnes effectuant leur service civique assumeraient des tâches pour lesquelles elles ne sont guère formées. À elles seules, les indemnités pour perte de gain augmenteraient d’environ 800 millions de francs et l’assurance militaire de 160 millions de francs supplémentaires. Ce sont les contribuables qui paieraient la facture. Les cantons devraient également supporter des coûts supplémentaires de plusieurs millions de francs pour coordonner les interventions dans les nombreux nouveaux domaines d’intervention possibles.
